Post-op  J1

25/12/2019

L'intervention s'est parfaitement bien déroulée, dans un bloc opératoire complètement neuf et doté d'un équipement ultra-moderne, de quoi permettre une bonne mise en confiance. Moi qui appréhendait la douleur et la manœuvre pré-opératoire de pose du cathéter d'infiltration analgésique du nerf fémoral avant endormissement pour garantir de ne pas entrer en contact avec, je n'ai finalement pas eu le temps de sentir quoi que ce soit. Endormissement au masque à oxygène vers 9h environ, le temps que tous les très agréables membres de l'équipe chirurgicale se présentent  et qu'ils finissent de tout préparer pour l'intervention. Ensuite, réveil vers 14h00 comme une fleur après 5 heures d'anesthésie. Je croyais même que l'intervention n'avait pas encore eu lieu et que je ne m'étais pas tout à fait endormi. Mon cerveau est resté bloqué sur 9h du matin...  Le top!!!

Retour en chambre vers 16h en service de soins intensifs car on ne peut pas dire qu'il s'agisse d'une simple et banale intervention. Dans un premier temps, pendant qu'une infirmière me posait la voie veineuse, et que l'anesthésiste sur fond de musique de Chopin finalisait l'étape d'anesthésie générale, d'autres préparaient le circulateur extra-corporel. Le principe étant d'isoler le membre inférieur concerné du reste du corps sur le plan vasculaire afin d'y faire circuler un produit de chimiothérapie 20 fois plus puissant que pour une chimiothérapie conventionnelle par voie générale. 

Pour commencer, petite incision à la racine de la cuisse afin de brancher le circulateur extra-corporel sur les vaisseaux sanguins fémoraux et placer des ballonnets gonflables qui vont isoler le plus possible le membre inférieur. Ensuite, injection d'isotopes radioactifs avec mise en place d'un capteur thoraco-brachial afin de vérifier la bonne étanchéité de ces ballonnets. Ceux-ci doivent limiter au maximum le passage d'une substance cardio-toxique, le TNF-alpha qui a pour but de dilater les vaisseaux au cœur même de la tumeur et améliorer ainsi l'efficacité de la chimiothérapie. C'est seulement une fois que toutes ces étapes ont été franchies que le liquide de chimio va circuler pendant 1 heure en continue grâce à cette fameuse machine . Puis l'intervention se termine par un rinçage pour évacuer le produit restant avant de rétablir la circulation sanguine naturelle.

Pour le moment aucune complication à déclarer, j'arrive à bouger normalement, me tourner, lever la jambe avec tout de même un alitement complet obligatoire pendant 24 heures.

Le suivi post-opératoire ne se limite pas à ça. Afin d'éviter toute brûlure de la peau du fait de l'agressivité du traitement, le personnel soignant passe toutes les heures pendant 3 heures, puis toutes les 2 heures pendant quelques jours en espaçant progressivement les soins: vérifications systématique des pouls, des différentes circonférences de la jambe, enduction très généreuse de biafine (1 tube complet voire 2 à chaque passage), et enfin pose d'une "chaussette coton" avec saucissonnage de la jambe par bandes de contention pour éviter ainsi les risques de syndrome des loges (gonflement excessif des muscles dans leurs loges, responsable d'ischémie et de nécrose de la jambe).

Voilà tout concernant les dernières infos du jour...

Joyeux Noël !!!  🎅🤶